Itinérance : le milieu trifluvien se mobilise

À l’approche de la saison estivale, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec et la Ville de Trois-Rivières, en collaboration avec les partenaires communautaires, souhaitent mettre en lumière les initiatives déployées conjointement afin de mieux accompagner les personnes en situation d’itinérance, apporter des solutions complémentaires à l’offre de service actuelle et ainsi favoriser une saine cohabitation sociale dans la communauté. 

La mobilisation pour faciliter l’accompagnement  

L’itinérance visible étant en augmentation partout au Québec, dont à Trois-Rivières, les partenaires œuvrant dans la lutte à l’itinérance proposent de nombreuses actions concertées qui permettent, annuellement, de mieux accompagner les personnes en situation de rue ou de rupture sociale. En ce sens, le Centre le Havre, garantissant la continuité de l’offre de services 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 tant en hébergement d’urgence qu’en sécurité alimentaire, bénéficie directement de cette mobilisation. 

Ainsi, pour l’été à venir, en plus de la présence des travailleurs de rue dans le centre-ville et en périphérie et des formations offertes aux commerçants par l’organisme Point de Rue, la Ville portera une attention supplémentaire dans les différents lieux ciblés afin de favoriser une saine cohabitation sociale, comme proposé l’an dernier. Ces initiatives permettront d’accompagner chaque personne rejointe, en plus de mieux soutenir le milieu des affaires et les citoyens.  

Cette mobilisation a également permis la mise en place de plusieurs mesures hivernales afin d’assurer la sécurité physique et le soutien des personnes en situation d’itinérance. Parmi celles-ci, notons la halte-chaleur, la halte-douceur dans les locaux de l’organisme Point de Rue, les cinquante trousses chaleur distribuées par la Ville, l’augmentation des heures d’ouverture d’organismes tels que Tandem Mauricie et Ebyôn, la distribution de cafés et les patrouilles supplémentaires effectuées par le Service de police ainsi que le financement de chambres de motel. Des jours fériés et des services d’urgence lors de périodes de température extrême se sont ajoutés à cette offre, tel qu'un lieu d’accueil de jour et de la distribution alimentaire par, entre autres, des Artisans de la paix et l’équipe d’accompagnement dans la communauté.  

Ces mesures effectives de décembre 2022 à avril 2023 ont permis d'offrir 1 275 nuitées d'urgence supplémentaires et de rejoindre en moyenne 55 personnes par nuit à travers l’ensemble des initiatives. Le travail des différents partenaires se poursuit actuellement afin de proposer à nouveau une offre de service adaptée et efficace l’hiver prochain.   

Le tout est rendu possible grâce à la collaboration des membres du comité veille climatique, formé d’intervenants du CIUSSS MCQ, de la Ville de Trois-Rivières, de la sécurité publique, et d’organismes communautaires en hébergement itinérance, en travail de rue, en travail de proximité et en aide alimentaire, ainsi que des financements en itinérance des gouvernements fédéral, provincial et municipal.  

Il est important de rappeler que chaque citoyen peut être mis à contribution pour assurer une saine cohabitation sociale et réduire les impacts de l’itinérance, tout en favorisant l’inclusion des personnes en situation de rue. Des petits gestes, tel qu’offrir un sourire en faisant preuve de bienveillance et d’ouverture envers les personnes en situation d’itinérance, peuvent faire la différence au quotidien.   

Une capsule vidéo a d’ailleurs été créée en ce sens par la Coop de solidarité Les Affranchis. 

Citations :  

« La multiplicité des visages de l’itinérance alliée à la complexité et à la variété des problèmes vécus par les personnes exige de se coaliser devant l’itinérance afin que nos actions respectives soient porteuses d'espoir et de changement. En ce sens, la mobilisation et la concertation des partenaires trifluviens dans la lutte à l’itinérance est remarquable. » 

Julie Poirier, directrice adjointe – Services de santé mentale de proximité, CIUSSS MCQ 

« Un endroit sécuritaire et chaud devrait être accessible pour tous. Chaque individu se retrouvant en situation d’itinérance doit avoir des alternatives qui s’offrent à lui. C’est pourquoi il est important de mettre tous nos efforts avec les partenaires du milieu dans le but de trouver des solutions viables et innovantes. C’est pour ces raisons que les concertations sont importantes afin d’offrir des services complémentaires sur le territoire. De plus, l’importance d’avoir une vision commune est primordiale pour poursuivre notre lutte contre l’itinérance. » 

Cindy Moreau, chef de service - Loisirs et vie communautaire, Ville de Trois-Rivières 

« Lutter contre l’itinérance, c’est passer un contrat social où les acteurs publics, communautaires et locaux se mettent au service de la volonté d’offrir à chacun une place citoyenne durable. Par sa vocation d’hébergement et de réinsertion sociale, le Centre Le Havre s’engage, de façon continue, dans ce pacte auprès de tous les partenaires et citoyens. Ensemble, nous devons tenter de prévenir la récurrence de l’itinérance, en proposant une trajectoire de services complémentaire et diversifiée. La lutte contre l’itinérance est une course de relais: seul, nous ne pouvons rien, ensemble nous allons plus loin! » 

Karine Dahan, directrice générale, Centre le Havre 

« Nous observons l’augmentation du phénomène de l’itinérance à Trois-Rivières et nous sommes très sensibles aux défis que cela représente pour la population, les citoyens et les commerçants, mais aussi pour ces gens si vulnérables qui se retrouvent dans une prison sans barreaux que représente la rue. Par contre, nous observons aussi une mobilisation sans précédent des partenaires de tous les milieux pour prendre soin de chaque citoyen et faire de notre ville un exemple de saine cohabitation sociale au Québec. Nous exprimons notre gratitude à l’égard de tous ceux et celles qui stimulent notre engagement indéfectible pour prendre soin de l’ensemble de la population. »  

Philippe Malchelosse, directeur général, Point de Rue 

« Pour nous, les mesures hivernales étaient un moyen de mettre les gens en sécurité, de donner accès un endroit chaud et accueillant, participer à un hébergement d’urgence et de répondre aux besoins alimentaires des gens en situation d’itinérance qui ont l’est de la ville comme point d’ancrage. »  

Maryse Fortin, directrice, L’Entraide du cap – Ebyôn 

« L’organisme Les Artisans de la Paix s’est adapté afin de répondre davantage aux besoins spécifiques des personnes en situation d’itinérance en leur permettant une meilleure accessibilité aux services de sécurité alimentaire. » 

Robert Tardif, directeur général, Les Artisans de la Paix